Le témoignage touchant d’un père formidable
Durocher

Un homme qui sanglote en parlant de son enfant perdu. Cette image m’a suivie toute la semaine.
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Quand j’ai vu l’humoriste Phil Roy se confier au balado filmé de Marie-Claude Barrette, j’ai craqué. «Je n’en reviendrai jamais, ça va toujours me faire de la peine. Ce bébé-là, je ne vais jamais l’oublier», a confié l’homme qui habituellement nous fait tant rire.
En voyant ce papa inconsolable se confier ainsi, je me suis dit qu’on avait au Québec des pères formidables. Et je me suis dit aussi qu’on ne soulignait jamais assez à quel point les pères québécois sont impliqués, présents... et sensibles.
- Écoutez l'entrevue de Sophie Durocher avec Marie-Claude Barrette, animatrice du balado « Ouvre ton jeu » via QUB radio :
DUR DUR D’ÊTRE UN PAPA
«Il faut parler du deuil périnatal, même si ça me fait de la peine. [...] Quand ça va bien, je me fais des scénarios à la Walt Disney. On m’a enlevé tout cela et je trouve ça dur [...] Tous les jours, il y a des parents qui apprennent qu’ils ne verront jamais leur enfant, qu’ils n’entendront jamais le mot “papa”.»
Ouf! Ces confidences extrêmement touchantes de Phil Roy me sont allées droit au cœur.
Et ça m’a fait penser à la chanson Les petits pieds de Léa...
Sur son album Sans attendre, en 2012, Céline Dion chantait cette magnifique ballade, que je ne peux jamais écouter sans pleurer. Elle a été écrite par Marianne L’Heureux et raconte le deuil périnatal qu’elle a vécu avec son conjoint Jean-François Perreault.
«Pourquoi les petits pieds de Léa / Ne feront jamais leurs tout premiers pas / Pourquoi ses petits pieds ne grandiront pas / Aucune trace de petits doigts / Ni de bisous soufflés / Par la fenêtre pour ton papa / Quand il partira travailler / Et ça lui brise le cœur / De regarder l’arbre en fleurs / Qu’il avait planté en pensant / Vous voir pousser en même temps».
Avouez que quand on parle de parentalité, au Québec, on parle plus souvent de maternité. C’est normal, puisque c’est la mère qui porte l’enfant. Mais ce n’est pas une raison pour que les pères soient trop souvent relégués au second plan, qu’on efface leurs souffrances, leurs préoccupations. Comme si après avoir planté leur semence ils n’avaient plus aucune implication émotive dans les vies des enfants.
Cette semaine, à QUB radio, j’ai interviewé Raymond Villeneuve du Regroupement pour la valorisation de la paternité. Il m’a jetée à terre en me racontant à quel point les services gouvernementaux sont pensés et conçus en fonction de la mère, comme si les enfants québécois n’avaient pas de papa.
Et il me citait un sondage Léger selon lequel 96% des parents québécois estiment que les services doivent être conçus pour soutenir les pères.
Drôle de hasard, le jour même où j’ai fait cette entrevue, le gouvernement québécois envoyait un communiqué titré Hausse historique de la présence des pères au Régime québécois d’assurance parentale: la prise de semaines de prestations atteint un sommet.
BRAVO LES CHAMPIONS!
Je veux lever mon chapeau à tous les pères québécois à fleur de peau qui mettent des mots sur leur «vécu».
Dans les publicités, trop souvent, on nous offre des images de pères niaiseux, inadéquats, à côté de la plaque.
Dans les séries et les films québécois, on progresse à pas de tortue.
Et ça, ça ne me fait pas rire du tout.