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Décriminaliser la possession simple des drogues ne réglera pas la dépendance

Décriminaliser la possession simple des drogues ne réglera pas la dépendance
Photo Adobe Stock


Depuis la pandémie, les décès liés aux surdoses d’opioïdes sont en augmentation au Canada. Comme solution, l’Ontario et la Colombie-Britannique proposent de décriminaliser la possession simple des drogues. Dans le cadre d’un projet pilote, cette dernière a obtenu l’autorisation de déjudiciariser ses usagers de drogue durant trois ans.  

Ce fut également dans cette province qu’en 2003, dans le Vancouver Downtown Eastside, s’est ouvert le premier site d’injection supervisé. Ce quartier est tristement surnommé «zombieland». Il ne faut pas s’étonner que le quartier des spectacles subisse le même sort. 

Par ailleurs, la présence du site d’injection n’a nullement réglé le problème des surdoses. On assiste plutôt à une paupérisation et une ghettoïsation du quartier. 

Alors, qu’en est-il de la décriminalisation de l’usage des drogues?  

Le modèle portugais

Face à une épidémie de surdoses d’héroïne et en continuité d’une réflexion sur la question amorcée depuis les années 1970, le Portugal a adopté une stratégie consistant à traiter les usagers de drogue comme des malades et non des criminels.  

En novembre 2000, ce pays adopte une loi qui dépénalise l’usage, la détention et l’acquisition de toutes les drogues, non sans avoir doublé les investissements en prévention, en réduction des méfaits, en traitement, en réinsertion sociale, tout en poursuivant la lutte au trafic de drogue.  

Le gouvernement portugais a pris son temps pour bien faire les choses et il a su accompagner sa mesure législative de fonds substantiels pour aider les usagers à sortir de leur dépendance. Il a aussi investi dans la prévention auprès des jeunes.    

Cette décriminalisation de l’usage des drogues ne s’est pas accompagnée d’une non-intervention étatique, puisque le gouvernement a mis en place des commissions de DISSUASION de la toxicomanie. Comme le nom l’indique, la vision portée par ces commissions implique un certain interventionnisme, à savoir aider les toxicomanes à sortir de l’enfer de la drogue et non de se complaire dans la simple gestion des méfaits ou dans l’allègement du système de justice.  

La gestion des usagers et des toxicomanes est laissée dans les mains d’entités administratives dirigées par des professionnels de la santé (médicale et sociale) sous la direction d’un juriste. Ceux-ci évaluent la situation et offrent des services d’aide et de traitement.  

Cette vision pragmatique et humaniste pourrait inspirer le Canada si elle est appliquée avec comme objectif de sortir ces personnes de la toxicomanie, et non pas de leur offrir les moyens pour continuer à se droguer.     

La gestion des méfaits, une approche défaitiste

L’approche de la gestion des méfaits est en soi un échec, parce qu’elle ne propose rien de plus que de réduire les effets négatifs d’une problématique sociale et non pas de l’éliminer. Or, la décriminalisation de la possession simple des drogues, en tout cas au Canada, s’inscrit dans cette pensée défaitiste. 

Le gouvernement du Québec a donc raison de refuser d’emboîter le pas à la Colombie-Britannique, qui est loin d’être un exemple de succès!   







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