«Newton et les corps célestes» : un théâtre musical réussi pour les petits et les grands
Que la fin du monde ait lieu en 1666, en 2012 ou en 2060, les calculs et les croyances la prédisant ne cesseront jamais de fasciner l’humain. La pièce musicale Newton et les corps célestes, présentée au Théâtre la Marjolaine jusqu’à la mi-août, met en scène un personnage d’Isaac Newton loufoque, attachant, génial et audacieux, qui s’exprime «par les 7 démons de l’enfer» et qui nous transporte dans l’univers de ses découvertes scientifiques.
Newton et les corps célestes, habilement ficelée, raconte la lutte passionnée d’Edmond Halley et de sa femme, Mary (malheureusement moins reconnue par l’histoire que son mari et sa comète), pour publier le grand livre scientifique d’Isaac Newton, dans un Londres de 1684 se remettant à peine de la peste et de la famine. Il y est question de la gravité, des couleurs, de la lumière, du vide, des comètes, des étoiles et de la poussière, mais le tout présenté et chanté de façon à ce que monsieur et madame Tout-le-Monde puissent le comprendre.
Trahison, plagiat, espoir et combat entre Dieu et la science, la pièce signée Stéphane Brulotte a de quoi plaire aux petits et aux grands enfants. Interviewés sur place, Samuel et Laurence, jeunes spectateurs du samedi après-midi, ont ri, appris, et affirmé que le spectacle «en vaut la peine». Cette pièce convient donc aux enfants (pas trop jeunes) et aux adultes, qui peuvent en apprécier les différents niveaux de compréhension.
On a eu un coup de cœur pour la narration et le décor, qui est ingénieux, flexible et touchant, tout éclaboussé d’étoiles...
Habits beiges, mais personnages colorés
Quoique vêtus de couleurs un peu fades, voulant rappeler sans doute le Londres ouvrier de 1684, les personnages sont très bien sentis, pertinents et mémorables.
Newton (Frédéric Desager) fait rire, émeut, effraie. Halley se fait détester, puis prendre en pitié. Mary (Marie-Eve Pelletier) incarne la résistance et la contribution trop souvent oubliée des femmes à l’histoire. Sans oublier le vilain Hooke (Jean Maheu), rappelant un antihéros de conte... Tous les ingrédients y sont: mimiques, expressions langagières, caractère.
Quand la British Invasion rencontre le français
La musique d’Yves Morin rappelle un peu Across the Universe et s’inspire de la British Invasion aux accents rock. Les paroles signées Stéphane Brulotte sont compréhensibles à travers le chant, et accompagnées de chorégraphies songées, moulées à la narration. L’écriture de Brulotte sert bien à l’histoire, avec des dialogues vraisemblables, prononcés dans un français très bien articulé.
Bref, la pièce Newton et les corps célestes est facile à suivre, un petit bonbon estival, qui convient aux amateurs de culture comme aux jeunes novices, et qui sied à merveille entre les poutres du plus vieux théâtre d’été québécois.
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La pièce musicale Newton et les corps célestes est présentée du mercredi au samedi à 20h, puis les 5 et 12 août à 15h, au Théâtre la Marjolaine, à Eastman.
Soupers champêtres offerts sur réservation.