Les centres d’injection et d’inhalation ne régleront pas le problème des surdoses
Depuis la pandémie, on nous rabâche les oreilles avec les surdoses attribuables aux opioïdes, comme si cela était une nouveauté. On en parlait déjà en 2000 et le constat était le même d’année en année, à savoir l’augmentation des surdoses mortelles.
Les données de l’Institut national de santé publique du Québec présentent les mêmes tendances depuis 2000: ce sont majoritairement des hommes de 30 à 60 ans qu’on retrouve parmi les victimes. En 2020, on relève 319 décès attribuables aux opioïdes au Québec, dont 72% non intentionnels. Dans 79% des cas, une autre drogue ou un médicament avait été détecté avec l’opioïde.
Comment expliquer que, depuis plus de 22 ans, ce sont majoritairement des hommes qui sont surreprésentés dans les données de surdoses? Une étude canadienne laisse entendre que les hommes de métier seraient les plus touchés, notamment à cause de douleurs occasionnées par des blessures.
Tout cela pour dire que les surdoses ne frappent pas seulement les toxicomanes et les itinérants, mais bien plus le citoyen lambda aux prises avec les problèmes de la vie: douleur chronique, maladie incurable, dépression, anxiété, troubles mentaux, problème financier, dépendance à l’alcool ou aux drogues, deuil, rupture amoureuse, accidents de voiture ou du travail, etc. Des épreuves physiques et psychologiques qui poussent certaines personnes à consommer des médicaments, de l’alcool et des drogues pour atténuer la souffrance du quotidien.
Qu’avons-nous trouvé de mieux pour contrer ces surdoses? Le fameux vieux stéréotype de l’itinérant toxicomane qu’on doit absolument aider à se droguer pour son bien et celui de la santé publique.
Et, les drogues sur ordonnance?
Depuis quelques années, la grande mode en intervention de la toxicomanie au Québec a pris une tangente quelque peu «vancouvéroise». En fait, depuis que la Cour suprême du Canada a ouvert la boîte de pandore en 2011 en validant cette soi-disant solution presque miracle des centres supervisés d’injection, on voit une tendance lourde s’installer chez nous.
Le nouveau bébé de cette approche défaitiste, soit celle de la gestion des méfaits, est les fameux centres d’inhalation supervisée. Le problème avec cette approche, c’est qu’elle ne garantit en rien qu’elle favorisera la désintoxication et le traitement de la dépendance. Le gouvernement du Québec devrait donc rendre conditionnel son financement à ce genre de projet en exigeant un minimum d’engagement à aider les bénéficiaires à sortir de leur dépendance.
Toujours est-il que ces centres ne sont d’aucune utilité pour cet homme de 45 ans qui à la suite d’un accident au travail se bourre du cocktail Dilaudid, codéine et alcool.
La naloxone
On devrait tous avoir en réserve de la naloxone. C’est un antagoniste des opioïdes. Elle bloque temporairement leurs effets, laissant ainsi le temps aux services ambulanciers d’arriver. Elle est donnée sans ordonnance dans toutes les pharmacies et même un jeune de 14 ans peut se la procurer.
Par ailleurs, la Loi sur les bons samaritains vous offre une protection juridique.