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Fillette agressée sexuellement par des camarades: sa mère dénonce les manœuvres pour la faire changer d’école

Une mère de Salaberry-de-Valleyfield se bat contre le centre de services scolaire qui traite sa fille «comme un numéro»

Fillette agressée sexuellement par des camarades: sa mère dénonce les manœuvres pour la faire changer d’école


Une mère de la Montérégie dénonce les manœuvres de l’école de sa fille de 7 ans pour la faire changer d’établissement après qu’elle a été agressée sexuellement par des camarades de classe. 

«Je leur ai fait confiance [à l’école]. Tout ça, pour me faire planter un couteau dans le dos», raconte Josée* (nom fictif). 

Le 18 mai, elle a reçu un coup de fil de la direction de l’école primaire Langlois, à Salaberry-de-Valleyfield, l’invitant à s’y rendre d’urgence. 

On lui a alors appris que sa fille Samantha*, 7 ans, avait été agressée la veille. Elle aurait été forcée de prendre part à des jeux sexuels par trois camarades de classe pendant qu’elle était au service de garde. 

«J’ai paniqué sur le coup. Tout ce que je voulais, c’était voir ma fille.» Rapidement, la direction lui aurait demandé de ne pas ébruiter la situation, explique-t-elle. 

Les trois enfants, qui étaient eux aussi en 1re année, auraient attiré la fillette au fond de la cour, auraient exhibé leurs parties génitales devant elle et l’auraient obligée à uriner devant eux, sans que les surveillants s’en rendent compte, selon ce qui a été rapporté à la mère.

  • Écoutez le résumé des derniers faits divers avec Maxime Deland, journaliste à l’Agence QMI via QUB radio :

«Pattern»

Il n’a pas été possible de confirmer les détails de l’agression auprès d’autres sources, mais Le Journal a pu consulter des conversations écrites avec l’école faisant référence aux allégations.

La direction aurait aussi mentionné l’existence de plusieurs autres victimes. Au moins deux des enfants en question auraient développé le «pattern de cibler» certaines élèves lorsque la surveillance était déficiente au service de garde en raison d’un manque de personnel, raconte Josée.

Samantha a d’abord été affectée par les événements. «Elle a eu un sentiment de honte. Elle avait peur de m’en parler», raconte sa mère. 

Aujourd’hui, la fillette va bien. Elle a même pu terminer sa 1re année avec des notes dans les 80% et 90%, selon le bulletin consulté par Le Journal.

Josée souligne le bon travail du professeur en classe pour réduire les interactions entre les enfants impliqués, mais affirme avoir eu de la difficulté à faire le suivi auprès de l’école.

Changement d’adresse? 

Le 23 juin, Josée reçoit un appel de l’école lui annonçant que Samantha devra changer d’école à la rentrée prochaine sous prétexte qu’elle aurait déménagé. 

Or, Josée n’a jamais demandé ce transfert ni déclaré de changement d’adresse. Il est vrai qu’elle habite maintenant plus souvent chez son conjoint, mais son adresse officielle n’a pas changé.

En fait, Samantha préférerait rester à l’école Langlois afin de garder ses amis et son enseignant qu’elle adore et qui suivra sa cohorte en 2e année.

La direction aurait toutefois décidé de façon unilatérale que Langlois n’est plus son école de quartier en se basant sur des informations recueillies au service de garde auprès de la fillette elle-même. 

«Ça n’a pas de sens. Ma fille n’est pas au courant de tous les détails de ma vie conjugale [...] Il me reste encore du stock dans l’autre appartement», s’étonne-t-elle. 

Josée a alors envoyé des preuves de résidence à l’école Langlois, en vain. Elle a ensuite formulé une plainte au Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands (CSSVT) en juillet. Elle a reçu une fin de non-recevoir le 11 juillet, lui indiquant que Samantha devra aller à l’école Notre-Dame-du-Saint-Esprit, selon le courriel qu’a pu consulter Le Journal

«Patate chaude»

La décision écrite ne fait pas mention de l’agression, mais Josée est convaincue que les démarches entreprises pour vérifier son adresse visaient à se débarrasser de sa fille plutôt que de gérer le problème des enfants qui l’ont agressée. 

«J’ai l’impression que c’est une patate chaude pour eux», croit Josée.

L’école Langlois n’a pas donné suite à l’appel du Journal. Par courriel, le CSSVT indique ne pas pouvoir commenter le dossier en raison de la protection des renseignements personnels, mais prendre «ce type de situation très au sérieux».

«Nous portons à votre attention l’obligation de chaque parent de maintenir à jour son adresse de résidence [...] Nous validons avec tous les parents les changements d’adresse», écrit Luc Langevin du Service des communications.  

À ce jour, Josée a reçu les listes de fournitures scolaires de l’école Langlois ainsi que celles de l’école Notre-Dame-du-Saint-Esprit. «J’ai beau faire des téléphones, on ne me rappelle pas.»

«Qu’une enfant puisse être traitée comme un numéro...», soupire-t-elle. «Personne ne considère le bien-être de ma fille là-dedans».

À la Sûreté du Québec, on indique ne pas pouvoir intervenir dans ce genre de situation, les personnes pouvant être judiciarisées à partir de 12 ans. 

De son côté, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Montérégie indique ne pas pouvoir confirmer ou infirmer être intervenue dans un dossier. 

*Noms fictifs. Ni la mère ni la fillette ne peuvent être identifiées étant donné la nature des événements rapportés.

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