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Une pétition canadienne qui demande la gratuité de la contraception sur ordonnance fortement appuyée au Québec

La proposition est fortement appuyée au Québec



Des milliers de Canadiens exigent la gratuité des contraceptifs d’ordonnance partout au pays dans une pétition, une idée qui reçoit beaucoup d’appuis au Québec pour éviter des grossesses non désirées en cette période d’inflation.

«C’est de la musique à nos oreilles, on est complètement d’accord, réagit le président de l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (AOGQ), le Dr Elio Dario Garcia. Ce serait une mesure extrêmement bénéfique pour toutes les femmes du Québec.» 

Lancée par une médecin de Calgary, en Alberta, la pétition a récolté plus de 9000 signatures depuis la fin juillet. C'est beaucoup plus que l’objectif de 5000 noms d’ici la date limite, qui est ce samedi. La missive propose la création d’une politique fédérale qui assurerait la gratuité des contraceptifs d’ordonnance (pilule contraceptive, stérilet, etc.) partout au Canada. Les contraceptifs en vente libre, comme le condom, seraient exclus. 

«Extrêmement bénéfique»

 «On aimerait tellement ça, avoue Jess Legault, coordonnatrice générale de la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), qui milite pour la gratuité depuis 50 ans. Ça permet une autonomie face à son corps et sa sexualité, et d’avoir les enfants au moment choisi.» 

Jess Legault, coordonnatrice générale de la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) Courtoisie (FQPN)

Dans la pétition fédérale, on souligne que des études ont démontré que chaque dollar investi dans l’accès universel à la contraception engendre jusqu’à neuf dollars d’économies. 

Surtout, cette mesure permettrait de réduire le nombre d’avortements. Chaque année, plus de 20 000 Québécoises mettent fin à une grossesse, un service couvert par le régime public. Selon la FQPN, environ la moitié des grossesses sont imprévues chaque année. 

Par ailleurs, en cette période d’inflation, beaucoup de femmes ont du mal à se payer une contraception chaque mois, qui peut coûter jusqu’à 15$ malgré la couverture d’assurances. 

«Le prix peut être une barrière pour certaines personnes, qui vont prendre une contraception inadéquate», assure Mme Legault. 

«La prévention, c’est le meilleur traitement. Sur le long terme, c’est un investissement très payant», souligne le Dr Garcia. 

Au printemps dernier, la Colombie-Britannique est devenue la toute première province canadienne à rendre la contraception sur ordonnance gratuite. Au Québec, le régime permet un remboursement de 80%, ce qui est mieux que ce qu’on voit dans d’autres provinces.

Pendant que les droits liés à l'avortement sont en recul majeur aux États-Unis, cette politique universelle serait un premier pas symbolique vers un régime national d'assurance-médicaments au Canada, indique la pétition. 

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Une facture de 48 millions $

La question de la gratuité au Québec a fait l’objet de discussions lors des dernières années. L’AOGQ dit même avoir abordé le sujet l’an dernier avec le ministre Lionel Carmant, délégué au ministère de la Santé. La proposition n’a toutefois pas donné de résultat. 

En mars dernier, Québec solidaire avait demandé au gouvernement Legault d’emboîter le pas à la Colombie-Britannique. L'an dernier, la formation politique évaluait le coût de la couverture publique à 48 millions $ par an et des économies annuelles de 71 millions $. 

Chapeautée par le député libéral de Calgary George Chahal, la pétition demande que le gouvernement s’engage à adopter une politique de couverture universelle d’ici le 26 septembre prochain, lors de la journée mondiale de la contraception. 







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