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Inflation du prix des aliments: on mange moins et moins bien

Un coup de sonde Léger confirme la tendance observée par les gens en première ligne



Le prix des aliments est le sujet de l’heure pour les Québécois: près de 3 personnes sur 4 ont cessé d’acheter certains produits en raison de leurs prix élevés à l’épicerie. C’est ce que révèle un nouveau coup de sonde de la firme Léger.  

• À lire aussi: Inflation: les régions avec peu d'épiceries y goûtent

De quoi avez-vous parlé le plus cet été avec vos proches? C’est une des questions posées par le sondeur à 1036 Québécois entre le 18 et le 21 août. 

Sujets de discussion avec vos proches
De quoi avez-vous parlé le plus cet été avec vos proches (votre famille, vos voisins ou vos amis) parmi les sujets d’actualité suivants? (3 réponses possibles*)
Le prix des aliments
Des événements météorologiques extrêmes (feux de forêt, canicule, smog, etc.)
Le prix de l'essence
Les taux d'intérêts
Les chantiers de construction / La congestion routière
En date du
*Étant donnée la possibilité de donner plus d’une réponse, le total des mentions excède 100%.

Au sommet de la liste, avec 62%, on retrouve le prix des aliments, suivi des événements météorologiques (49%) et du prix de l’essence (34%).

Et quand vous faites l’épicerie, est-ce que vous avez cessé d’acheter certains produits en raison des prix? Oui, ont répondu 71% des gens sondés. 

Habitudes d’achat à l’épicerie
Quand vous faites l’épicerie, est-ce que vous avez, en raison des prix...*
Cessé d’acheter certains produits
Diminué la quantité des produits que vous achetez
Diminué la qualité des produits que vous achetez
En date du
*Étant donnée la possibilité de donner plus d’une réponse, le total des mentions excède 100%.

Les Québécois sont aussi 60% à avoir diminué la quantité des produits achetés en raison des prix et 48% à avoir diminué la qualité de ce qu’ils achètent à l’épicerie. 

«La joie a été sortie de l’équation quand vient le temps de manger», résume Annie Macream, directrice de la Maison Entre Familles, un organisme de l’ouest de l’île de Montréal.

Des problèmes de santé 

La composition du panier d’épicerie des Québécois change à vue d’œil, et ça, c’est quand ils ont la capacité de le remplir. 

«Les légumes, par exemple, sont beaucoup trop chers», ajoute Isabelle Sauvageau, responsable de la sécurité alimentaire au sein de La Maisonnée, un organisme d’aide aux immigrants. 

Quand la qualité et la quantité de ce qu’on mange diminuent, les impacts sur la santé ne se font pas attendre. Et pas que la santé physique. 

«Les gens sont plus agressifs depuis que l’inflation fait des ravages. Ils ont peur de ne pas avoir de nourriture», évoque Magdouda Oudjit, de la Maison de quartier Villeray. 

Allô la CAQ?

«L’angoisse, le stress, les enfants.... C’est dur sur la santé psychologique des gens», constate aussi Isabelle Sauvageau. 

Ces intervenants du milieu communautaire étaient réunis vendredi, à Montréal, pour lancer une pétition à l’intention du gouvernement Legault. 

Ils demandent une législation pour contrer la hausse des prix alimentaires. 

«Ce n’est pas normal que les monopoles s’en mettent plein les poches pendant que la population vide les siennes pour subvenir à ses besoins de base», illustre Jean-Paul Faniel, directeur général de la Table de concertation sur la faim.

«On n’a plus grand-chose pour 300$ à l’épicerie»

Un Québécois sur deux a réduit la qualité de ce qu’il mange en raison du prix élevé des aliments, selon le sondage Léger. Roxanne Lacharité, même si elle continue à dépenser beaucoup à l’épicerie, doit elle aussi faire des choix. 

«J’achetais toujours des patates avant, mais là je trouve ça trop cher, à 6-7$ le sac. Ça n’a pas de bon sens, on mange du riz à la place», raconte la mère de Déreck, 9 ans, et de Chloé, 7 ans. 

Le brocoli à 5$? «J’en achète rarement. Qui peut se payer ça?» dit la femme de 33 ans. 

Même son fils porte attention aux prix à l’épicerie. «On achète beaucoup moins de cochonneries comme des chips qu’avant», dit le volubile garçon, qui trouve que les pizzas pochettes sont «très chères». 

Certains produits, comme le lait et les œufs, ne peuvent juste pas être remplacés, par contre. «On est quatre, ça n’a pas de bon sens combien d’œufs on peut avoir besoin par semaine», se désole la mère de famille.

Le pire? Les pommes du Québec. «Trois piastres la livre! Ils sont fous», rigole-t-elle. Elle n’a évidemment pas trouvé avec quoi remplacer les pommes...

Isabelle Legault, 55 ans, a complètement cessé d'acheter des produits congelés à l'épicerie, comme des lasagnes ou des ailes de poulet. photo julien mcevoy

La magie du congélateur

Isabelle Legault est parmi ceux et celles qui ont cessé d’acheter certains produits en raison de leurs prix élevés à l’épicerie. 

«Je n’achète plus rien de congelé et de déjà préparé, comme des lasagnes ou des ailes de poulet», raconte la dame de 55 ans, qui les fait elle-même maintenant. 

Elle s’est remise à la popote et congèle ses portions dans son petit congélateur, dont elle parle avec passion. «C’est sûr que ça coûte plus cher sur le coup, mais on économise beaucoup au final», assure-t-elle. 

En plus, c’est meilleur. Quand son fils vient manger, il est plus content que jamais de repartir avec quelques petits plats faits maison. 

Sauce spaghetti, chili, pâté chinois, elle passe tous les classiques. «J’ai une maladie qui me met souvent sur le carreau. Grâce à mon petit congélateur, j’ai toujours de quoi manger et qui ne coûte pas les yeux de la tête», dit-elle.

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