Christiane Germain et Gordon Bain: portrait de deux entrepreneurs décorés de l’Ordre national du Québec
L’une est à la tête de Germain Hôtels, l’autre de Groupe Océan, et, bien que les domaines dans lesquels ces entrepreneurs s’illustrent n’ont a priori rien en commun, ils participent, chacun à leur manière, au dynamisme de l’économie québécoise. Le mérite exceptionnel de ces deux personnalités d’affaires a été reconnu par l’Ordre national du Québec.
Au moment de notre entretien, Christiane Germain, cofondatrice de la société hôtelière Germain Hôtels, ouvrait un 19e établissement, cette fois à Calgary. Pour elle, cela n’est pas un aboutissement, mais une étape de plus dans la croissance de son entreprise. «Bâtir une entreprise solide, c'est mon moteur, souligne-t-elle. La source de ma motivation, depuis 35 ans, c'est de bâtir quelque chose, et la profitabilité en est un élément important.»
Gordon Bain partage avec elle cette vision, lui qui a commencé en affaires modestement dans les années 1970 avant de procéder à une série d’acquisitions stratégiques avec Groupe Océan, une compagnie pancanadienne de services maritimes intégrés. «Ce qui m’a motivé à travailler avec acharnement, c’est la concrétisation de nouveaux buts et l’ambition de mon équipe, qui m’a amené à me dépasser», explique-t-il.
CRÉATEURS D’EMPLOIS
Maintenant qu’ils possèdent le recul des années pour observer leurs accomplissements, cette femme et cet homme d’affaires émérites admettent leur fierté quant à la création d’emplois.
Mme Germain croit que cette volonté de faire rayonner les talents d’ici lui vient de ses parents, restaurateurs. «Je suis très fière de générer des emplois dans des milieux de travail stimulants.» En tout, ce sont près de 1500 personnes qui travaillent pour Germain Hôtels et près de 1100 pour Groupe Océan. «Je suis heureux d’offrir des emplois bien rémunérés, précise M. Bain. Les défis y sont abondants et sont propices à l’épanouissement professionnel.»
LA PLUS HAUTE DISTINCTION DÉCERNÉE PAR LA PROVINCE
L’Ordre national du Québec récompense l’excellence québécoise dans tous les domaines, et le monde des affaires n’y fait pas exception. Des personnes comme Christiane Germain et Gordon Bain ont fait preuve d’audace pour bâtir des empires qui contribuent à la prospérité du Québec.
Aujourd’hui, Groupe Océan fait rayonner l’entrepreneuriat et le savoir-faire québécois à l’étranger. En effet, l’entreprise de la ville de Québec exporte ses services et son expertise d’un océan à l’autre, mais aussi sur les marchés internationaux.
En plus des nombreux prix soulignant la culture d’excellence de cette entreprise, le prestigieux insigne d’officier de l’Ordre national du Québec a été remis à monsieur Bain en juin dernier, par le premier ministre François Legault.
«J’ai eu vent qu’on avait soumis ma candidature, mais quand j’ai appris qu’elle avait été retenue, j’en ai été complètement étonné. J’ai reçu cet insigne à titre personnel, mais je sais que je n’aurais pas accompli cela sans mon équipe.»
Tout comme Gordon Bain, Christiane Germain a créé, avec son frère Jean-Yves Germain, son entreprise familiale à Québec. Cette entreprise allait ainsi devenir la première chaîne hôtelière québécoise au Canada. Maintes distinctions ont célébré ses réalisations, dont celle de chevalière de l’Ordre national du Québec en 2009.
«J’ai été prise de court lorsque j’ai reçu l’appel m’annonçant la nouvelle, puisque je ne savais pas qu’on avait proposé mon dossier. Je me souviens d’avoir été très, très honorée! Mon syndrome de l’imposteur était plus important qu’il ne l’est maintenant, alors je doutais de mériter ce titre!»
Mme Germain, qui a partagé cette reconnaissance avec sa famille et ses collègues, espère que son parcours inspire d’autres femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat.
UN AVENIR TOUJOURS ACTIF
Alors que pourrait sonner l’âge de la retraite, Christiane Germain et Gordon Bain en profitent pour transformer leur rôle de leader. Pour la chevalière de l’Ordre, il s’agit d’offrir son expertise, mais aussi la latitude nécessaire à la relève. «Je souhaite toujours participer à la croissance de notre entreprise, mais je dois veiller à laisser de la place à ma relève.»
Quant à l’officier, il intervient à titre de président du conseil d’administration de Groupe Océan et participe aux décisions importantes. Il a délégué une bonne partie de ses responsabilités quotidiennes à son ami et partenaire, Jacques Tanguay. «Tout entrepreneur, surtout au début, ne compte pas ses heures, dit-il. J’ai fondé ma famille sur le tard, et c’est le moment pour moi d’être présent pour mes enfants et mes beaux-enfants.»