Au moins 10 % des Québécois anglophones vivraient dans la pauvreté

Les Québécois anglophones seraient plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les francophones, selon une récente étude qui plaide pour l’augmentation des aides aux personnes en situation de pauvreté. 

L’étude publiée mercredi par la Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) a révélé que 10 % des Québécois d’expression anglaise vivraient dans la pauvreté, comparativement à 5,8 % des Québécois francophones.

De plus, avec 8,9 %, les anglophones seraient deux fois plus susceptibles de vivre sous le seuil de faible revenu (SFR) que les francophones (4,5 %), alors qu’ils seraient 23 % de la population québécoise à vivre dans la pauvreté.

Les Québécois qui parlent l'anglais comme langue principale auraient ainsi un revenu médian après impôt de 2800 $ de moins que leurs homologues francophones, tandis que leur revenu médian issu de l'emploi serait inférieur de 5200 $.

Ces disparités salariales se seraient considérablement aggravées au cours des cinq dernières années, montrant des défis économiques encore persistants pour cette communauté, selon les résultats de l’étude qui remettent en question un cliché sur les Anglophones.

«Il est important que l'ensemble de la société québécoise soit conscient des défis économiques auxquels est confrontée la communauté d'expression anglaise du Québec, et que les vieux stéréotypes n'ont plus cours», a déclaré Nicholas Salter, directeur exécutif de PERT.

L’organisme, qui demande l’adoption d’une lentille linguistique pour analyser la pauvreté au Québec, recommande de développer des programmes ciblés pour les groupes anglophones et l’amélioration des dispositifs de formation en langue française.

«Si nous voulons remédier à la pénurie de main-d'œuvre sur le marché du travail, nous devons exploiter le plein potentiel de notre main-d'œuvre, et cela inclut les Québécois d'expression anglaise», a ajouté M. Salter.