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Édulcorants: pour ou contre?

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Photo Adobe Stock


Après un été festif et avec la routine qui reprend, plusieurs souhaitent reprendre de saines habitudes alimentaires. Les produits contenant moins de sucre semblent alors alléchants, mais plusieurs contiennent des édulcorants. Pour ou contre les succédanés de sucre ? 

Les édulcorants non sucrés sont des substituts au sucre qui peuvent être artificiels ou naturels. Ils ne contiennent pas de calories et ont un goût sucré plus intense que le sucre pour une même quantité. Contrairement au sucre, les édulcorants sans calories n’ont pas d’effet sur la glycémie. Ils sont réglementés en tant qu’additifs alimentaires.

Les édulcorants non sucrés sont souvent ajoutés aux boissons gazeuses « diètes », aux gommes à mâcher « sans sucre », à certains desserts glacés, yogourts et confitures ainsi qu’aux bonbons et à certaines pâtisseries, comme les gâteaux et les biscuits. 

Les édulcorants non sucrés les plus courants incluent l’aspartame, l’acésulfame K, l’advantame, les cyclamates, le néotame, la saccharine, le sucralose ainsi que le stévia et ses dérivés. 

Nouvelle recommandation de l’Organisation mondiale de la santé

En 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une nouvelle recommandation concernant l’utilisation des édulcorants non sucrés. L’OMS ne recommande pas l’utilisation d’édulcorants non sucrés pour contrôler le poids et réduire le risque de maladies non transmissibles liées à l’alimentation.

Cette recommandation se fonde sur les résultats d’une méta-analyse récente qui suggèrent que l’utilisation des édulcorants non sucrés n’apporte aucun avantage à long terme en matière de réduction de la masse grasse chez les enfants et les adultes et qu’à long terme, elle pourrait également avoir des effets indésirables sur la santé, tels qu’un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de mortalité chez les adultes. 

Cette recommandation concerne tous les édulcorants non sucrés, qu’ils soient synthétiques ou naturels (ex. : acésulfame K, aspartame, advantame, cyclamates, néotame, saccharine, sucralose, stévia et ses dérivés). Les polyols ne sont pas considérés comme des édulcorants non sucrés et la recommandation ne s’applique donc pas à ces derniers. Les polyols sont des édulcorants hypocaloriques ayant un faible effet sur la glycémie. Des exemples de polyols incluent le sorbitol, le xylitol, le mannitol, le lactitol, l’isomalt et l’érythritol. 

Les limites de consommation des édulcorants non sucrés

Le tableau ci-dessous présente la dose journalière admissible (DJA) établie par le Comité mixte FAO/OMS d’experts des additifs alimentaires (Joint FAO/ WHO Expert Committee on Food Additives ou JECFA). 

Édulcorant DJA
(mg/kg de poids corporel)
Néotame 0,3
Glycosides de stéviol 4
Advantame 5
Sucralose 5
Cyclamate 11
Acésulfame K 15
Saccharine 15
Aspartame 40
Le cas de l’aspartame 

Le 14 juillet dernier, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et le Comité mixte d’experts des additifs alimentaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont publié les évaluations concernant les effets sur la santé de l’aspartame. 

Le CIRC a classé l’aspartame comme peut-être cancérogène pour l’homme (groupe 2B) en raison d’une indication limitée de cancérogénicité pour l’homme et le Comité mixte a maintenu la DJA à 40 mg/kg de poids corporel. 

La classification du CIRC comprend quatre groupes allant du niveau de certitude le plus élevé au niveau de certitude le plus faible : cancérogène pour l’homme (groupe 1), probablement cancérogène pour l’homme (groupe 2A), peut-être cancérogène pour l’homme (groupe 2B) et inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme (groupe 3). 

Le groupe 2B inclut d’autres agents comme les gaz d’échappement des moteurs à essence et le plomb.

Concrètement, pour une personne de 60 kg (132 livres), la DJA pour l’aspartame est de 2400 mg. Cette personne devra consommer 11 bouteilles de boisson gazeuse avec aspartame de 591 ml ou 19 bouteilles de 355 ml pour atteindre cette dose.

Sucre ou édulcorant ?

Même si les doses journalières admissibles sont élevées et que cela serait exceptionnel de dépasser la limite recommandée, je ne vois aucun intérêt dans les édulcorants. Dans un contexte où on suggère de lire les listes d’ingrédients et d’opter pour la naturalité, les édulcorants ne sont pas recommandables. 

Est-ce que le sucre est moins dommageable ? Un excès est aussi associé à plusieurs maladies chroniques. 

Mon conseil ? Bannir les édulcorants et se désensibiliser progressivement au sucre. 

L’OMS recommande depuis plusieurs années de limiter la consommation de sucres libres à moins de 10 % de l’apport énergétique total chez les enfants et les adultes. Une réduction à moins de 5 % de l’apport énergétique total serait encore plus bénéfique pour la santé. Cela représente une quantité de 25 grammes (6 c. à thé) de sucre par jour pour une alimentation de 2000 calories. 

Les sucres libres incluent les monosaccharides (glucose, fructose) et les disaccharides (sucre de table) ajoutés aux aliments et aux boissons ainsi que les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops et les jus de fruits. Il est préférable de remplacer les sucres libres par des aliments naturellement sucrés comme les fruits ainsi que par des aliments et des boissons non sucrés peu ou pas transformés afin de réellement bonifier la qualité de l’alimentation. Moins de sucre et pas d’édulcorants, voilà la meilleure façon de prendre soin de sa santé ! 

TENEUR EN ASPARTAME DE QUELQUES PRODUITS POPULAIRES

Aliment Portion Teneur en
aspartame
Boisson gazeuse
diète
355 ml 124 mg
Gomme à mâcher 2 morceaux 20 mg
Goûter à la gelée
à la fraise
1 coupe (89 g) 42 mg







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