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5 astuces inusitées pour chasser l’orignal

Campêau 9 sept
Le guide Sylvain Cousin nous enseigne cinq trucs inusités pour déjouer le roi de la forêt. Photo fournie par Patrick Campeau


Lorsqu’on tente de se mesurer au plus grand des cervidés, on a intérêt à avoir plus d’un tour dans son sac et à mettre toutes les chances de son côté. 

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La saison de chasse à l’animal le plus imposant de l’Amérique du Nord bat déjà son plein à certains endroits et elle débutera sous peu dans de nombreuses autres zones.

Sylvain Cousin, 54 ans, de Val-des-Monts, chasse l’orignal depuis son adolescence. Depuis qu’il a berné son premier buck qui arborait un panache de 48 pouces, à l’âge de 16 ans, il a littéralement la piqûre. 

Il a cumulé son expérience et ses aptitudes sur le terrain et il tente constamment de les parfaire. Ce guide à temps plein a personnellement déjoué 23 orignaux au fil de sa carrière et il a aidé ses clients et amis à capturer plus de 75 rois de la forêt. Les terrains de jeu préférés de ce passionné sont situés dans les Hautes-Laurentides et dans le Bas-Saint-Laurent. Il a toutefois développé une expertise qui lui permet d’accompagner sa clientèle dans ses expéditions aux quatre coins de la province. Il guide également pour la truite grise et au doré, ainsi que pour l’ours et le chevreuil dans l’Ouest canadien.

Ce spécialiste a bien voulu prodiguer quelques judicieux conseils aux lecteurs du Journal qui s’aventureront bientôt dans l’arrière-pays, pour les aider à berner ce grand gibier qui anime les rêves de tous les adeptes dignes de ce nom. 

Les déplacements

Pour optimiser notre approche vers les orignaux ciblés sur de la terre battue ou sur des chemins forestiers, il faut avoir une démarche réaliste et contrôler nos enjambées. Pour imiter leurs déplacements, à chacune de nos foulées avec une cadence égale, il faut déposer fermement l’avant de la botte, puis taper du talon bruyamment sur le sol. 

Vous reproduirez ainsi sa démarche lorsque ses sabots arrière viennent toujours se positionner dans les empreintes occasionnées par les pattes avant.

Dans cette chorégraphie, les acteurs habillés de camouflage et le guide doivent suivre le rythme. Les chasseurs peuvent également rester immobiles pendant que l’imprésario improvise son scénario. Ce stratagème vise à renforcer les appels et les odeurs émis afin de duper les sens de l’animal visé. Le bruit des pas frappant le sol imite un congénère imposant qui souhaite impressionner la galerie.

Aqua et feuillage

Au début de la saison de chasse hâtive et du pré-rut à l’orignal, vers la fin août et des premières semaines de septembre, ces mammifères se concentrent principalement sur leur alimentation en prévision des périodes difficiles du rut et de l’hiver. 

En observant attentivement leurs excréments, vous pourrez découvrir s’ils s’alimentent de feuilles ou de végétation aquatique. Il faut savoir que les plantes marines regorgent de nutriments essentiels pour leur métabolisme avant la perte de leur velours.

S’il y a des boules plus aplaties, comme des crêpes dans leur merde, cela signifie qu’ils se nourrissent d’algues et de végétation provenant des lacs et rivières. À l’inverse, des excréments frais, ronds et fermes indiquent que l’animal ingère des feuilles vertes ou des rameaux tendres. 

Le silence est d’or 

Ces indices vous permettront d’élaborer une stratégie concernant la localisation pour émettre des vocalises à partir des pourtours des plans d’eau ou en canot, ou bien choisir un garde-manger en hauteur loin des eaux.

Lorsque vous avez des doutes sur la présence de gibier ou que vous avez de la difficulté à émettre vos appels, le silence est votre meilleur allié pour approcher l’animal ou pour le surprendre lors de ses déplacements en milieu naturel.

Que ce soit par temps calme ou sous la pluie, avancez lentement en prenant soin de regarder où vous posez les pieds. Pointez toujours l’avant de la botte vers le bas et non pas à plat, pour éviter d’écraser la végétation. Déplacez-vous subtilement et restez immobile pendant plusieurs secondes. Optez pour des bottes à semelles non agressives, comme celles de style Lacrosse ou même des chaussures de marche.

Pour vous orienter lors de vos premières sorties, vous pouvez vous servir d’une carte de la région et des informations disponibles. Tentez de repérer les cimes les plus élevées. Recherchez les plateaux ou les lignes géographiques qui sont relativement stables sur une longue distance, à proximité.

Dès le début de votre chasse, validez ces emplacements en commençant par les sommets les plus élevés, puis en descendant progressivement vers les altitudes plus basses. Utilisez des outils tels que Google Earth ou des photos aériennes pour identifier les zones de couverture les plus propices pour les animaux, ainsi que les emplacements ombragés qui servent de lieux de repos. 

Les clichés pris lorsqu’il y a de la neige sont particulièrement utiles, car les arbres sont dénudés, ce qui permet à la lumière de pénétrer et de révéler la végétation recherchée en abondance. Dans les zones où l’on retrouve une grande concentration de résineux, vérifiez toujours les plateaux les plus élevés avec des ouvertures où les hautes herbes et la mousse se développent. 

Les étangs asséchés par les castors sont aussi des endroits de prédilection pour les mâles à la recherche d’une compagne, car ils peuvent repérer plus rapidement leurs rivaux et les prédateurs.

Action-réaction

Une fois que vous avez trouvé une piste fraîche ou un site propice, les membres d’un groupe doivent envahir les lieux en commençant par le bas, puis en s’orientant vers le haut. Ils doivent former un cercle autour de la zone, créant ainsi une formation en parapluie, qu’on appelle aussi chasse proactive. 

Il est impératif de savoir que les animaux ont tendance à rechercher les points les plus élevés, habituellement près des sommets. Un premier chasseur doit progresser en émettant des vocalises, tandis que les autres amateurs, chiffrés entre 2 et 4, se déplacent en peloton suivant une trajectoire ascendante, afin de refermer l’entonnoir sur le gibier convoité. 

L’orignal sera généralement focalisé sur celui qui émet les calls et s’il n’est pas convaincu du scénario et qu’il tente de s’enfuir, il pourra être aperçu par les autres nemrods qui avancent vers lui. Il est important de noter que ce genre de subterfuge est plus facile à réaliser dans des terrains montagneux. 

►Pour en savoir plus, composez le 819 328-3164 ou visitez la page facebook.com/aventuresylvaincousin.guide.


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