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Nos jeunes et le hockey: une leçon de vie... pour les parents

aréna Fleury / Étienne Laberge 24 H
Photo d'archives


D1, D2, 2A, 3A, 2B, M13, M15, M18... alouette ! Plein de chiffres et de lettres déposés dans un boulier comme si c’était une loterie. Les gérants d’estrade s’érigent en « gênants » d’estrade quand les numéros gagnants de l’alphabet des sports ne sont pas les leurs.  

« Pousse, pousse, pousse de la fonte, pour oublier la honte », chante Jonathan Painchaud.  

Ceux qui fréquentent les arénas savent que le verbe pousser est souvent hurlé par plusieurs parents. « Pousse ! Pousse ! ». L’affaire, c’est que les cris de ces parents ne sont pas poussés assez fort pour qu’ils résonnent jusqu’à leur raison.  

Alors, ils sont tous persuadés que leurs enfants seront les prochains « GOAT » - le meilleur de tous les temps. Ou plutôt le prochain « ouin ! ouin ! », car à vouloir sans cesse couvrir de ouate leurs enfants pour éponger un échec, c’est l’anatomie lexicale du bébé qu’ils leurs apprennent. « Pousse, pousse, pousse, pour oublier la honte »... Mais la mémoire est une faculté qui oublie d’oublier la honte. 

  • Écoutez son entrevue au micro de Richard Martineau via QUB radio :

Rôle 

La situation est pourtant honteuse en constatant le genre de commentaires que l'on peut entendre de la bouche de certains parents.  

« Si mon fils n’est pas D1, je le change d’école. » 
« Si mon fils ne joue pas en avantage numérique, je le sors de l’équipe. » 

Et si tu jouais ton rôle de parent et que tu laissais les entraîneurs jouer le leur ? Mais comme le hockey est notre sport national, tous jugent que le plan de match ne vaut rien s’il ne met pas en valeur leurs « GOAT ». 

« Les obstacles ne doivent pas t’arrêter. Si tu rencontres un mur, ne te retourne pas et n’abandonne pas. Tu dois comprendre comment escalader, traverser ou contourner le problème ». Ce sont les mots du « GOAT » par excellence, Michael Jordan.  

Mais la mémoire est une faculté qui oublie l’Histoire sauf celle de leurs enfants. Le fameux « on s’crache dans les mains pis on r’commence » de feu Jacques Parizeau s’est transformé en « j’te crache au visage pis je r’commence si mon fils ne joue pas D1 ».  

Jeu 

Je me demande si ce genre de parents agit pour le développement de son enfant ou pour celui de son ego. Car un ego triple « A » doit être alimenté au quotidien pour demeurer en vie.  

La NHL, ça vous dit quelque chose? La Novice Hockey League est la catégorie des « GOAT » de 8 ans. Le verbe pousser y prend racine. Les parents sont contents de publier sur Facebook que leurs enfants sont sélectionnés dans le « A ». Ils évoquent déjà, sans gêne en plus, une carrière chez les pros. C’est dans cet environnement équilibré que nos enfants apprennent à jouer au hockey... « Pousse, pousse, pousse, pour oublier que le hockey est un jeu ». 

Mon enfant devrait être en anglais enrichi. Mon enfant devrait être président de la classe. Mon enfant devrait gagner un méritas. Mon enfant c’est le meilleur.  

Et si tu lui faisais confiance à ton enfant ? Ne t’inquiète pas, s’il a à jouer dans la LNH, il trouvera son chemin. Et s’il ne réalise pas ton rêve, il aura appris à surmonter les épreuves. De cette façon, peu importe s’il joue D1, D, 2A, 3A, 2B, M15, il sera outillé pour affronter la vie et faire partie d’une société que l’on souhaite tous A1. 

aréna Fleury / Étienne Laberge 24 H
Photo fournie par Jean-Sébastien Lozeau

Jean-Sébastien Lozeau, Réalisateur et auteur







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