Coût du panier d’épicerie: le gouvernement Trudeau nous prend pour des valises
Oui, l’épicerie est chère.
Oui, on fait le saut chaque fois qu’on se retrouve devant la caissière.
Oui, manger devient un luxe pour certaines familles qui doivent choisir entre payer le loyer ou manger à leur faim.
Oui, cela n’a aucun bon sens.
Mais la convocation des PDG des grandes bannières alimentaires n’est qu’une mauvaise pièce théâtrale, un show de boucane pour nous endormir et nous faire croire que le gouvernement agit. La réalité, c’est qu’il tape sur la mauvaise cible, avec le mauvais message.
Avant qu’un produit n’arrive sur les étagères dans une épicerie près de chez vous, elle est passée par de nombreux intermédiaires qui ont tous contribué à en faire augmenter le prix. Du producteur au transporteur, en passant par l’importateur, le transformateur, etc. Ils se sont tous pris une marge sur le prix final.
Le marchand arrive donc en dernier d’une longue chaîne d’approvisionnement. Il est cependant celui avec lequel le consommateur, ou l’électeur, devrais-je dire, transige. On ne fait pas notre épicerie chez Kraft ou PepsiCo, on va chez les bannières que l’on connaît et dont le logo est imprimé sur la facture beaucoup trop salée qu’on nous sert.
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Alors, la cible est facile, le gouvernement les dresse comme les méchants parce qu’on peut tous facilement les identifier. C’est facile, il suffit de dire que ce sont d’énormes entreprises qui ont fait d’énormes profits sur le dos de la mère monoparentale pour que tout le monde les déteste. Mais d’en faire des ennemis du peuple, des suceurs de sang et des « mercantiles » capitalistes crasses fera-t-il en sorte que nous paierons moins cher lors d’une prochaine visite ?
Évidemment que non. Mais cela permet d’éloigner la colère du gouvernement et des politiciens. Cela permet de baisser le coût du prix... politique.
Les experts s’entendent pour dire que nous devons favoriser la compétition dans le marché de l’alimentation. Cela représenterait un meilleur gage de stabilité des prix, puisque les bannières se feraient compétition entre elles et que cela pourrait pousser les prix à la baisse. La seule manière d’augmenter la compétitivité de ce marché, c’est d’attirer de nouveaux joueurs, notamment étrangers.
Mais quelle entreprise étrangère voudra bien venir s’installer au Canada et essayer de se tailler une place alors que le gouvernement intervient dans un libre marché, voulant déterminer ce qui est un profit raisonnable de ce qui ne l’est pas ? Quelle entreprise voudra s’installer dans un endroit où c’est le gouvernement qui détermine ta marge de profit, sinon il te menace de te surtaxer ?
Le message gouvernemental est repoussant, rédhibitoire et contre-productif. Ce show de boucane risque de coûter beaucoup plus cher à moyen et long termes.
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