«J’ai abandonné. L’autobus, c’était juste trop long» : une militante pour le transport en commun se tourne vers la voiture
De Rivière-des-Prairies, il faudrait 1h 30 à Stéphanie Gauthier pour aller au travail en autobus et en métro
Coup d'oeil sur cet article
La pandémie a été le point tournant pour une Montréalaise qui s’est battue pendant des années pour améliorer le transport en commun dans son quartier de l’est de Montréal : elle s’est acheté une voiture.
• À lire aussi: Voyez comment la pandémie a fait baisser les services à la STM
• À lire aussi: « Ça a privé ben du monde »: des aînés dénoncent la fin de leurs minibus de la STM
«J’ai abandonné. L’autobus, c’était juste trop long», laisse tomber Stéphanie Gauthier, qui doit compter plus d’une heure pour se rendre à son travail près du métro Crémazie en autobus et en métro.
La résidente de Rivière-des-Prairies a longtemps été convaincue que l’offre de transport en commun s’améliorerait dans son quartier enclavé entre les autoroutes 25 et 40.
Dans les dernières années, elle a rencontré les élus pour trouver des solutions. En 2019, elle a même déposé une pétition signée par plus de 1000 personnes à l’Assemblée nationale du Québec pour améliorer le transport collectif à Rivière-des-Prairies. En vain.
Plus facile en auto
«C’est plus long que jamais. Je l’ai pris cette semaine, ça m’a pris une heure et demie», résume Mme Gauthier, qui s’est acheté une voiture au plus fort de la pandémie, il y a deux ans.
«Ça me prenait vingt minutes plutôt qu’une heure 15 minutes pour aller travailler», explique-t-elle. Mais, même avec le retour à la normale, dans le trafic, conduire reste plus rapide que prendre l’autobus.
«Je déteste conduire. J’ai toujours cru qu’il fallait faire notre part pour l’environnement, mais quand les options ne sont pas là, on finit par lâcher prise», dit-elle.
Elle n’attend qu’une chose pour délaisser sa voiture : un moyen de transport rapide pour se rendre au métro, un autobus express vers le métro Henri-Bourassa, une station du REM, peu importe, tant que ça prend moins d’une heure.
Pas d’options
C’est plutôt le contraire qui se produit.
Menottée par la baisse d’achalandage et des problèmes financiers, la Société de transport de Montréal a coupé des centaines de trajets d’autobus, entre autres sur les lignes »dix minutes maximum» (voir autre texte).
«Ça serait difficile de revenir en arrière, et je sais que je ne suis pas la seule. J’ai de la misère à voir comment ça pourrait aller mieux quand on n’annonce pas de nouveaux services, mais les coupures, la fin des autobus 10 min max, je le vois bien que ça ne va pas aller plus vite», déplore Mme Gauthier.
La Montréalaise s’accroche à un dernier espoir : le REM. Mais avec les nombreux retards et aucune station prévue dans son quartier, elle n’est pas près de revenir en arrière.