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Un boom de popularité pour les chirurgies d'allongement du pénis

Un chirurgien de Montréal en fait une centaine par année à des patients de partout au Canada



Un chirurgien de Montréal, spécialisé dans les augmentations de la taille des pénis, observe que les chirurgies des parties intimes connaissent actuellement un boom de popularité.

«Il y a un engouement. C’est une chirurgie [dont la demande] augmente très vite», soutient le Dr Alain Danino. Tant pour les hommes que pour les femmes, les chirurgies intimes sont celles qui connaissent la plus forte croissance.

Quelle est la taille moyenne du pénis?

Publiée en 2015 dans le British Journal of Urology International, une analyse de 17 études incluant plus de 15 500 hommes a tiré la conclusion suivante :

Longueur du pénis au repos : 9,16 cm (3,6 pouces)

En érection : 13,12 cm (5,2 pouces)

Circonférence du pénis au repos : 9,31 cm (3,7 pouces)

En érection : 11,66 cm (4,6 pouces)

Les mesures ont été prises de la base du pubis jusqu’au bout du gland

Seulement 5 hommes sur 100 avaient un pénis dépassant les 16 cm (6,3 pouces) en érection. Un pénis de moins de 10 cm (4 pouces) en érection était tout aussi rare.

Ses patients viennent de partout au Québec, mais aussi de Calgary ou de Toronto, pour subir une pénoplastie, soit une chirurgie pour allonger le pénis. Le chirurgien précise qu’il en pratique une centaine par année.

«Du chirurgien au chef d’entreprise, à l’ouvrier, de tout... dit-il à propos du client type. Il y a des gens que ça préoccupe, qui ont besoin de travailler sur l’estime de soi et pour qui c’est un obstacle.»

Technique unique

Le Dr Danino a développé sa propre technique, unique au pays, pour donner quelques pouces de plus à ses clients. Il en a publié les détails cet hiver dans le Plastic and Reconstructive Surgery - Global Open.

Au lieu des injections de graisse ou d’implants, aux résultats souvent mitigés, il fait une incision au pubis et coupe un ligament qui retient une partie du pénis à l’intérieur du corps.

Mais puisqu’il est trop dangereux de faire une radiographie sur des parties génitales, il ne peut promettre aucun résultat précis. 

«Mais si je vois quelqu’un, qui fait 6’3’’ et qui a un tout petit pénis, j’imagine qu’il y a du pénis enfoui», explique-t-il.

Il ne donne pas non plus la moyenne de pouces gagnés par ceux qui passent sous le bistouri. L’augmentation est surtout perceptible lorsque le pénis est au repos.

Jusqu'à 12 000 $
La procédure coûte de 6000 à 12 000 $ et implique une absence de relations sexuelles pendant six semaines, indique le médecin.

Si la technique a d’abord été développée pour les rares hommes ayant un micropénis, les clients du Dr Danino viennent le voir dans sa clinique privée de Westmount pour des raisons purement esthétiques. Il peut aussi gonfler la circonférence d’un pénis avec des injections d’acide hyaluronique.

«Syndrome du vestiaire»

Beaucoup sont des sportifs, habitués aux douches communes. «C’est ce qu’on appelle le locker room syndrome (syndrome du vestiaire)», dit le spécialiste.

Il ajoute que les hommes gais sont aussi plus susceptibles de se comparer à d’autres hommes.

«Le pénis est normal s’il vous permet d’uriner et d’avoir des relations sexuelles, ce n’est pas parce qu’un pénis est petit qu’il est anormal», poursuit le Dr Danino.
  • Écoutez l'entrevue avec le journaliste Hugo Duchaine à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio : 

Selon lui, la diffusion massive de la pornographie donne à certains hommes une image disproportionnée de la taille du pénis.

«C’est ça qui crée une demande et mon travail est de réguler cette demande et ne pas opérer les gens qui ont des demandes déraisonnables», fait-il valoir, soulignant que les deux tiers des consultations n’aboutissent pas sur la table d’opération.

Une insécurité répandue et présente très jeune  

L’insécurité des hommes par rapport à la taille de leur pénis est extrêmement répandue et présente dès l’adolescence, remarquent des experts.

«C’est toujours une insécurité, peu importe l’âge, ce n’est jamais assez gros», lance l’urologue Dr Carlos Marois.

«Je suis dans des classes de secondaire 1 ou 2 et j’ai déjà cette question-là», lance la sexologue Laurence Desjardins, qui fait de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire.

« L’anxiété du phallus, ce n’est pas d’hier que ça date. Plus on a accès à des images disproportionnées et non représentatives, plus tu augmentes l’anxiété »
Laurence Desjardins, sexologue
Photo COURTOISIE, JOELLE LUPIEN

Or, la taille n’équivaut pas à la qualité du partenaire. Un plus gros pénis peut rendre les relations sexuelles douloureuses, empêcher certaines positions sexuelles et nécessiter plus de lubrifiant, par exemple.

Standard moderne

Mme Desjardins fait valoir que le gros pénis est un standard de beauté relativement moderne, notamment véhiculé par la pornographie ou les prothèses portées à l’écran par des acteurs.

«À l’époque gréco-romaine, le petit pénis était avantagé et même souhaité», dit-elle. La célèbre statue de David, de l’artiste Michel-Ange, qui se veut une représentation de l’homme parfait, met en valeur un petit scrotum et un petit pénis, poursuit-elle.

AFP

L’urologue Carlos Marois soutient que les allongements de pénis ne conviennent pas à tout le monde. Surtout que le gain en taille n’est perceptible que pour un pénis au repos.

«Les résultats sont variables», observe-t-il, ajoutant voir des patients déçus ou qui se feront retirer des implants après quelques années. 

«Juste pour être mieux sous la douche avec d’autres hommes?», s’interroge le sexologue Benjamin Aim.

«Le chemin le plus compliqué, c’est d’accepter comment on est», plaide-t-il.  







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