
Les quatre finalistes de La Voix se préparent à s’affronter à la grande finale de la cinquième saison, demain, en interprétant la chanson que leur coach et leur mentor ont écrite uniquement pour eux. Chacun dans son style, ils vont tenter de se démarquer afin de remporter un appui massif du public qui leur permettra de devenir La Voix du Québec.

Équipe Éric Lapointe
Après avoir fait sa prestation en demi-finale avec une guitare d’Éric Lapointe, Ludovick Bourgeois va chanter une chanson de son coach pour la finale.
«On en a discuté un peu et j’ai hâte de voir ce que ça va être. Je fais confiance à son instinct et ça ne peut pas être autre chose que très bon. Ce qui m’inquiète le plus est de devoir apprendre la chanson en deux jours.»
Même si le fils de Patrick Bourgeois, l’ancien leader des BB, est donné favori dans les pronostics pour la finale, il est conscient qu’il doit encore briller pour gagner sa place.
«Mon père fait ce métier depuis longtemps et tout ce que j’ai retenu de ses conseils, c’est d’avoir du plaisir. Le public sent lorsque tu n’es pas sincère. Le fait d’avoir du fun dans ce que je fais, ça va transparaître à l’écran. On ne s’habitue pas à chanter sur une grosse scène comme celle de La Voix, mais on y trouve des repères. C’est très excitant et j’ai très hâte d’y retourner.»
Ludovick reconnaît que son point commun avec son coach est justement l’humilité et l’intégrité.
«J’ai été surpris par l’authenticité d’Éric. Il a une image très forte, mais c’est un vrai bon gars qui est présent à 100 % avec nous. Dès qu’il pratique ou qu’il travaille avec nous, il est toujours à fond dans le moment présent. S’il t’aime, ça paraît vraiment.»
Ludovick a déjà enregistré un album avec son père, en 2014, et qu’il gagne ou pas la finale de La Voix, il est déterminé à enregistrer un album solo.
«Je vais faire un album dans les prochains mois dans le style pop-rock qui me va bien. J’ai aussi quelques idées pour des textes de chansons. Ensuite, on verra où la vie va me mener, mais j’aimerais beaucoup continuer à faire ce métier.»
Ludovick était trop jeune lorsque la popularité de son papa était à son zénith. Il en a pourtant gardé quelques enseignements.
«J’en ai un peu été témoin. Disons que je suis un peu habitué à ce que les gens me reconnaissent ou demandent des autographes ou des photos. Je fais plein de spectacles avec mon père et je sais que c’est important de respecter les gens qui veulent nous parler ou prendre des photos. Je trouve aussi important de leur répondre personnellement sur les réseaux sociaux, j’essaie de le faire, mais ça prend beaucoup de temps.»
Équipe Isabelle Boulay
Frank Williams n’a pas seulement remporté la demi-finale de son équipe, il a surtout réussi à s’imposer face au phénomène Louis-Paul Gauvreau.
«Je sentais qu’il y avait toute une excitation derrière Louis-Paul, tout le monde parlait de lui sur les réseaux sociaux. Je savais que ce serait dur de le battre. J’ai donc été très surpris que le public vote en majorité pour moi.»
Frank a d’ailleurs eu du mal à contrôler ses émotions à l’annonce du résultat. Son père, actuellement en phase terminale d’un cancer, occupait toutes ses pensées.
«J’ai vécu des sentiments contradictoires parce qu’en passant en finale, ça voulait aussi dire que je devais passer encore beaucoup de temps à Montréal. Je suis déchiré entre vouloir être auprès de mon père à l’hôpital et continuer l’aventure de La Voix, car je lui ai promis que je n’abandonnerai pas.»
Pourtant, Frank garde une attitude posée et calme face aux événements.
«Mon père m’a toujours dit de prendre une journée à la fois, et je n’essaie pas de penser à ce qui va arriver après, sinon je vais mettre des montagnes en face de moi. Je garde mon objectif simple et j’y vais un jour à la fois.»
La priorité pour le Néo-Brunswickois est simplement de garder sa concentration sur sa prestation pour la finale.
«Il va falloir apprendre une nouvelle chanson écrite pour nous. Ce n’est pas comme apprendre un cover; il faut créer la chanson. J’essaie de garder ma concentration sur le travail, sans trop penser à ce qui se passe à la maison. J’ai comme un double travail, ça ne me facilite pas la tâche.»
Infirmier en psychiatrie, Frank a toujours rêvé de faire carrière dans le milieu de la musique, mais il pensait que ce n’était pas réalisable, jusqu’à ce qu’il atteigne la finale de La Voix.
«Arriver à cette étape me donne une confiance supplémentaire. Je me dis que c’est finalement possible. Ça m’ouvre les yeux. Je ne sais pas encore si je vais laisser aller ma carrière comme infirmier, ou si je vais juste garder la musique en faisant des shows occasionnels. Il y a tellement de possibilités qu’on va voir ça dans les prochaines semaines et les prochains mois.»
En attendant, il est heureux de pouvoir, encore une fois, interpréter une chanson de Paul Daraîche.
Équipe Marc Dupré
Rebecca Noelle a fait beaucoup de progrès dans sa maîtrise du français depuis son audition à l’aveugle.
«Je passe beaucoup de temps à discuter en français à la maison avec mon mari, qui parle beaucoup mieux que moi. La sœur de mon mari a élevé ses enfants en français, car elle aime beaucoup la langue. Donc, mes neveux parlent français.»
Avec sa voix puissante et son talent, Rebecca a époustouflé le public en demi-finale, ce qui lui a permis de gagner sa place en finale pour l’équipe de Marc Dupré.
«J’étais très à l’aise sur la scène, mais je ne me voyais pas gagner, car Michael était vraiment fort. C’était donc une surprise pour moi d’avoir l’appui du public.»
Ce qui la stresse le plus pour dimanche, c’est de devoir apprendre la chanson que Marc lui a écrite pour la finale.
«C’est très stressant de faire une chanson pour la première fois. Mais je suis convaincue que mes habiletés de mémorisation vont ressortir et ça va m’aider parce que je suis plutôt nerveuse. Le défi de chanter en français est plus grand et plus compliqué parce que je ne dois pas penser uniquement à ma voix et à ma performance. Je dois également toujours penser à ma prononciation. Ça ajoute une difficulté.»
Quelle que soit l’issue de l’ultime étape de La Voix, Rebecca Noelle va poursuivre sa carrière, elle qui a déjà deux albums à son actif.
«Je veux faire un troisième album, en français et en anglais. Je ne serais certainement pas capable d’écrire moi-même les paroles des chansons en français, j’aurais besoin d’aide. Je pourrais donner des idées, mais je vais devoir collaborer avec des auteurs qui ont de meilleures habiletés en français que moi.»
Dans tous les cas, l’histoire d’amour que Rebecca vient de nouer avec le Québec est là pour durer.
«Je suis convaincue que, dans le futur, mes tournées passeront davantage par le Québec et je vais pouvoir chanter devant des publics francophones, c’est d’ailleurs une des raisons qui m’ont poussée à m’inscrire à La Voix. J’ai le souvenir d’avoir fait des spectacles au Québec et j’avais adoré l’enthousiasme du public.»
Équipe Pierre Lapointe
Avec son identité artistique bien marquée, David Marino savait que la lutte allait être serrée face à Sam Tucker, à la demi-finale. Il avait d’ailleurs refusé de penser à ce qui allait pourtant arriver.
«Pour dire la vérité, je n’imaginais pas vraiment me rendre en finale. Lorsque Charles a annoncé les résultats, j’étais vraiment ému. Quand il y a beaucoup de monde qui te soutient et qui vote pour toi, c’est très émouvant. J’étais vraiment très touché par l’appui du public.»
À seulement 18 ans, David affirme qu’il veut faire carrière dans la musique, lui qui fait actuellement des études en sciences. «Je vais finir ma session. Je sais qu’il y a des examens qui s’en viennent, mais je vais demander de les repousser pour pouvoir me concentrer sur la finale. Par contre, je ne sais pas encore ce que je vais faire en septembre. Tout dépend de ce qui va se passer dimanche.»
Le jeune Montréalais a aussi été déstabilisé par le commentaire de son coach, Pierre Lapointe, qui a affirmé que le monde était à ses pieds.
«Je chante parce que je veux toucher le plus de gens possible, je veux partager ma passion de la musique avec le plus grand nombre de gens. Un compliment comme celui-là est magnifique. On dirait que je ne l’avais pas imaginé, tout ce qui arrive est encore plus grand.»
Il avait d’ailleurs hâte de découvrir la chanson que Pierre lui a écrite pour cette finale.
«Je pense avoir fait beaucoup de chansons qui bougent dans le style jazz. Peut-être que Pierre va me proposer quelque chose de différent pour montrer une autre facette de ce que je peux faire. Si ce n’est pas ça, je sais que Pierre va faire une chanson exceptionnelle. Il est un auteur-compositeur incroyable et je lui fais totalement confiance.»
D’ailleurs, David Marino espère que son coach sera encore dans son environnement après l’émission.
«Je sais que La Voix va me donner une base pour faire carrière dans la musique. J’aimerais bien poursuivre une collaboration avec Pierre Lapointe pour qu’il continue à me donner des conseils. Mais tout ça est encore flou pour moi.»